L'histoire des Morts Vivants
Au sud de l'Empire, au sud des Principautés Frontalières, au sud même des Terres Arides et de Karak Azul, se trouve un pays dont peu d'hommes parlent. Même ceux qui en connaissent le véritable nom ne le prononcent jamais à voix haute, ils préfèrent s'y référer tout bas sous le nom Terre des Morts. Peu d'hommes y sont allés et en sont revenus pour en parler. Le prince fou, Abdul ben Haschid, y erra quelques temps, cherchant l'inspiration pour son Livre des Morts. C'est du petit nombre de copies de son œuvre que les érudits tiennent leurs connaissances sur la Terre des Morts.
Ben Raschid ne vécut pas assez longtemps pour voir le tollé provoqué par son ouvrage : toutes les copies sur lesquelles le calife de Ka-sabar put mettre la main furent brûlées. Le prince fou mourut dans des circonstances mystérieuses, étranglé par des mains invisibles dans une chambre fermée de l'intérieur. Lorsque ses gardes enfoncèrent la porte, il ne trouvèrent que son cadavre au visage convulsé. Le corps était tellement froid qu'il brûla la main de ceux qui cherchèrent à le soulever. Des croisés ramenèrent des copies de son livre de leur périple en Arabie et furent nombreux à le regretter.
Le Livre des Morts évoque un grand désert à l'est de l'Arabie dans lequel s'élèvent des nécropoles, des villes de tombeaux abritant des morts incapables de trouver le repos. Chaque nécropole regroupe mausolées et pyramides qui abritent des choses dont il aurait mieux valu ignorer l'existence. Le jour, le sable brûlant qui se trouve entre les tombes est vierge de toute vie et seuls des serpents rampent entre les ruines, mais certaines nuits particulièrement sombres, les cadavres se lèvent de leurs tombes et vaquent à leurs occupations dans une grotesque parodie de la vie. Ils réparent les tombes et patrouillent aux frontières de leurs nécropoles ou se mettent en marche pour livrer bataille contre les morts des nécropoles voisines.
Parfois les chefs morts vivants des nécropoles font alliance et leurs hordes déferlent sur l'Arabie ou plus au nord. Durant les croisades, les armées du roi Esteban d'Estalie affrontèrent et détruisirent une immense armée de morts vivants de la cité hantée de Lahmia à la bataille de Shanidaar. Les croisés l'emportèrent mais leur peur fut telle qu'ils s'enfuirent vers l'est et rembarquèrent pour l'Estalie alors que la victoire totale était à leur portée.
A l'intérieur de chaque nécropole, Ben Haschid décrit une aristocratie de morts vivants, de puissants Rois-Sorciers assis sur des trônes dorés, au milieu des vestiges de leur gloire passée, s'éveillant brièvement pour donner de terribles ordres à leurs courtisans embaumés. Ces nobles momifiés sont à leur tour servis par des hordes d'esclaves squelettes qui s'empressent de satisfaire le moindre caprice de leurs maîtres. Des fantômes rôdent sans conviction dans les couloirs pleins de toiles d'araignées. Tous sont enfermés dans une danse macabre pour l'éternité, sacrifiant au grand rituel d'allégeance au Grand Nécromancien qui les éveilla à cette terrible non-vie.
Au cœur de ce vaste royaume se trouve la cité maudite de Khemri, au centre de laquelle se dressent deux des plus impressionnants édifices jamais construits par la main de l'homme. L'impressionnante Grande Pyramide de Khemri surplombe les anciennes ruines de plus de cent fois la taille d'un homme. Même cette construction est ridiculisée en taille, comme un éléphant ridiculise un poney, par la Pyramide Noire de Nagash, vision fascinante et terrible. Ben Raschid raconte. que les rues de Khemri sont parcourues par des esprits cherchant à dévorer l'énergie vitale des vivants et que l'énorme sarcophage de Nagash, dans lequel le Grand Nécromancien est censé reposer, est vide. La plupart des gens informés disent qu'il ne s'agit là que des délires d'un homme abandonné par sa raison. Ils sont peu nombreux à en savoir plus.
La meilleure source de renseignements que les érudits impériaux possèdent sur ce sujet est le trop célèbre Liber Mortis, du nécromancien Frédérick van Hal, mieux connu par la suite sous le nom de Vanhal. La seule copie intégrale de ce volume est gardée sous clé dans une crypte du temple de Sigmar à Altdorf et ne peut être étudiée que par les érudits aux cœurs les plus purs et sur autorisation expresse du Grand Théogoniste en personne. Ceci n'est accordé que lorsqu'une vaste armée de morts vivants menace l'Empire. Vanhal était un nécromancien de l'époque de la Grande Peste et il compila son œuvre à partir de la traduction des Neuf Livres de Nagash par Kadon.
Mécontent de cette traduction imparfaite des paroles démoniaques du Grand Nécromancien, Vanhal effectua plusieurs pèlerinages dans les Terres des Morts. Protégé par la plus puissante des sorcelleries, il communia avec les habitants des cités des tombes et apprit nombre de secrets remontants à l'antiquité. Il consulta les démons la nuit de Geheimnisnacht et réussit à extirper des parcelles de vérité de leurs mensonges. Car même les démons du Chaos se souviennent des méfaits de Nagash. C'est au Liber Mortis que nous devons les connaissances incomplètes et partiales sur le Grand Nécromancien et sur les antiques civilisations sur lesquelles il régna et finit par détruire.
Aujourd'hui la Terre des Morts est une étendue désertique. Le Grand Fleuve est empoisonné et de couleur rouge sang, n'offrant aucune chance de se désaltérer au voyageur assoiffé. Il est vrai que personne ne vit dans ces cités qui ne sont que des ruines aux abords des nécropoles. Il est également vrai que les routes ont depuis longtemps disparu sous le sable, ne laissant que quelques statues écroulées et des monuments érodés par le vent. Les rares voyageurs qui en sont revenus ne parlent que de désolation, de solitude, d'horreur et de la mélancolie qui emplit les cœurs. Car s'il est vrai qu'à présent ces terres sont sans vie, il n'en a pas toujours été ainsi.
La civilisation de Nehekara
Pendant plus de deux mille ans avant le règne de Sigmar, une civilisation puissante et florissante vivait là, le long des rives du Grand Fleuve. Son peuple construisait des cités, utilisait les chars, l'arc et la lance. Il était gouverné par les Prêtres-Rois. dont le moindre caprice avait force de loi. A mesure que passaient les générations, les Prêtres-Rois devinrent de plus en plus obsédés par l'immortalité et construisirent des tombeaux de plus en plus élaborés, convaincus qu'ils allaient devenir leurs demeures pour le reste de l'éternité. Leurs femmes et leurs serviteurs étaient enterrés avec eux lorsqu'ils mouraient. Cette pratique se répandit à travers toutes les strates de la société, jusqu'à ce que chacun finisse par n'amasser des richesses qu'en vue de se construire le plus beau des tombeaux. Bientôt, chaque cité avait sa nécropole, et les années passant, elles finirent par être plus grandes que les cités elles-mêmes.
Les Prêtres-Rois voulaient laisser des monuments de plus en plus grandioses et leurs tombes pyramides devinrent de plus en plus énormes, gardées par des statues titanesques, fortifiées comme des citadelles. Des ponts reliaient les pyramides entre elles, comme si leurs habitants étaient appelés à se rendre visite. Les pratiques d'embaumement se firent de plus en plus sophistiquées. Les princes guerriers étaient enterrés en armure, avec leurs chars et leurs chevaux. Chaque nécropole contint bientôt une véritable légion de morts.
Nagash
Environ deux cents ans avant Sigmar, c'est à dire, il y a quatre mille cinq cents ans, Nagash naquit à Khemri, la plus grande des cités du Grand Fleuve. Il était le frère d'un des Prêtres-Rois et un puissant guerrier, très versé dans la sorcellerie primitive de son peuple. Depuis son plus jeune âge, Nagash était obsédé par l'idée de la mort. Il errait dans les nécropoles et pénétrait dans les antiques tombeaux. Il observait les embaumeurs lorsqu'ils préparaient les morts pour leur inhumation. Il regardait les guerriers blessés au combat agoniser puis mourir et ne se faisait pas à l'idée que lui-même puisse un jour disparaître.
Nagash se livra à des expériences inavouables au cours de sa quête de l'immortalité et fut bientôt craint par les gens de la cité. C'était un sorcier intuitif et brillant, ses expériences furent donc couronnées de succès et il distilla un élixir de sang humain qui permettait d'allonger la durée de vie de celui qui le buvait. Il eut bientôt une suite de loyaux serviteurs, issus de la noblesse dépravée avec lesquels il partageait son savoir. Par un sanglant coup d'état, il s'empara de Khemri et fit ensevelir son frère vivant dans la grande pyramide construite par leur père.
Avec leur espérance de vie étendue, Nagash et ses suivants disposèrent de plus en plus de temps pour étudier. Ils en arrivèrent à se prendre pour des dieux et à considérer les habitants de Khemri comme du bétail. Le temps passant, les buveurs de sang se mirent à éviter la lumière du jour et à rechercher les endroits froids et sombres afin d'éviter la brûlure du soleil. Ils élurent alors domicile dans les palais de la nécropole et Nagash supervisa la construction de sa Pyramide Noire, l'édifice le plus gigantesque jamais érigé par l'homme, bâtie afin d'attirer la Magie Noire à Khemri.
Cette fois, les Prêtres-Rois des autres cités trouvèrent que c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Ils formèrent une grande alliance contre Nagash et envoyèrent leurs armées le combattre. Durant la guerre qui s'ensuivit, les vagues de Magie Noire dévastèrent les terres alentour et certaines oasis furent tellement saturées d'énergie magique qu'elles furent par la suite évitées à jamais par les hommes. Après presque un siècle de guerres incessantes, les armées des Prêtres-Rois parvinrent à mettre Khemri à sac. En fuyant de la cité vers les froides profondeurs de sa pyramide, Nagash se retourna et menaça du poing les armées des Prêtres-Rois qui s'approchaient. Il jura que leurs cités tomberaient en poussière. Les Prêtres-Rois se gaussèrent. Un par un, ils extirpèrent les suivants de Nagash de leurs pyramides et, insensibles à leurs hurlements, les décapitèrent et les brûlèrent. Les Prêtres-Rois jetèrent à bas toutes les réalisations de Nagash. Les monuments de Khemri furent détruits, les tombes profanées. Toute trace de Nagash semblait avoir été effacée. Mais ils ne trouvèrent pas Nagash lui-même : bien que ses disciples aient juré l'avoir vu entrer dans son sarcophage, ce dernier demeurait vide.
Malgré le pacte conclu entre les Prêtres-Rois, les dirigeants de Lahmia volèrent les grimoires de Nagash dans sa trop célèbre Bibliothèque Noire. Au fil des années suivantes, certains réussirent à comprendre ses artifices de Magie Noire. Néanmoins, ils prirent plus de précautions que Nagash vis à vis de leurs compatriotes en ce qui concernait les élixirs à base de sang.
Pendant ce temps, Nagash errait dans le désert. La soif lui brûlait la gorge. D'affreuses visions dansaient devant ses yeux, mais son incroyable volonté et sa vitalité hors du commun le maintenaient en état de poursuivre sa route. Selon la traduction de Kadon de ses propres écrits, Nagash prétend être mort et, après avoir erré dans les limbes, avoir trouvé une voie pour rejoindre le monde des vivants. La plupart des érudits prétendent qu'il s'agit d'hallucinations engendrées par la soif et la chaleur mais d'autres ne sont pas aussi catégoriques. Enfin, le nécromancien réussit à sortir du désert et parvint au pied des Montagnes du Bord du Monde. Certaines forces maléfiques l'attirèrent vers le Pic Dolent et là commença une nouvelle étape de sa carrière maléfique.
Je tiens à préciser que ce n'est pas de moi. Ce n'est qu'une copie d'un texte se trouvant dans la version 5 du livre des Comtes Vampires. J'ai seulement rajouté quelques petites choses, notamment sur la séparation des 7 maîtres Vampires et corriger les fautes que j'ai pu remarquer.
La suite bientôt, Nostra'
Dernière édition par Nostradamos le Jeu 23 Avr - 11:07, édité 1 fois